Mon moment préféré en hiver

S’il y a bien quelque chose que j’attends après chaque grosse bordée, c’est les opérations de chargement de la neige. Je vois déjà les regards inquisiteurs (ouais, j’ai des supers pouvoirs) des non-initiés. Pour les malheureux qui ne sont encore jamais venus au Québec en hiver, je vais expliquer de quoi il s’agit. Dès qu’il tombe plus de 10-15cm de neige, les chasses neiges passent pour déblayer routes et trottoirs. La neige est alors entassée sur les bas côtés et empêche les voitures de se stationner correctement. Et comme ce scénario se produit tous les quinze jours au plus fort de l’hiver, ça peut vite devenir problématique. Les voitures se garent sur les voies de circulation, réduisant la largeur des chaussées. Sur un gros boulevard, c’est déjà pénible mais dans des petites rues ça tourne vite à la catastrophe. Pour regagner les trottoirs, les piétons sont obligés de franchir de gros bancs de neige (il est alors pas rare d’avoir de la neige jusqu’aux genoux) et les bus ne peuvent plus déployer les rampes pour fauteuil roulant.

Comme la vie ne peut pas s’arrêter six mois dans l’année, de gros aspirateurs à neige embarquent le tout dans des camions. La neige est ensuite soit stockée dans des parcs à neige soit jetée dans le St Laurent. Et c’est ce ballet particulier, cette ingéniosité que j’adore. Comment l’homme a su s’adapter à des conditions climatiques extrêmes, l’organisation que cela nécessite.

Il faut savoir que ces opérations sont organisées par chaque arrondissement. En moyenne, il y en a 5-6 par an. Dans mon quartier, chaque enlèvement de la neige coûte 550 000$. Autant vous dire que s’il y a eu une bordée le lundi et qu’une autre est prévue dans la semaine, on va patauger dans la poudreuse pendant plusieurs jours! Il y a d’ailleurs eu un débat à ce sujet car certains arrondissements aisés (comme le Plateau ou Westmount) deneigent aussitôt les derniers flocons tombés alors que dans d’autres moins nantys, comme le mien, on peut endurer notre mal pendant 2 semaines. J’avoue qu’étant jeune et piétonne, je suis partisane de ce genre d’économies, mon compte en banque me dit merci quand vient le temps des taxes municipales!

Un banc de neige

Alors comment ça se passe, vous demandez-vous? La veille, des panneaux sont plantés dans les bancs de neige interdisant le stationnement d’un côté de rue à la fois. Le jour J, un 4×4 passe une heure avant et klaxonne comme un demeuré pour alerter les récalcitrants. Ah oui, petit détail, il n’y a pas d’horaires pour le chargement de la neige. Ils ont le droit de le faire 24h/24. La fourrière passe, retire toutes les voitures. Puis les chasses neiges arrivent. Et c’est là que le fun commence ! Les petits chasses neiges de trottoirs poussent tout ce qu’ils peuvent dans les caniveaux. Ils vont vite et sont très agiles. On dirait de petits chiens fous. Ceux sont mes préférés. Puis les racleuses entrent en jeu. Elles déblayent les caniveaux et font en sortent que toute la neige soit au centre de la route. Puis vient l’aspirateur. Deuxième moment de fun ! C’est une espèce d’énorme moissonneuse batteuse qui part un système de toupie à lavant broie la neige et la recrache dans une benne qui circule à côté.

Je crois que le mieux, pour que vous vous rendez bien compte est encore de voir une petite vidéo 😉

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